astrologie

L'analyse des signes mutables nous permet d'observer que chacun d'eux possèdent dans la terminologie astrologique des caractéristiques précises, des niveaux d'organisation, des associations sémantiques, des modes d'expression et de relation très différents. Mais ces différences, pour antinomiques qu'elles puissent paraître en apparence, participent cependant toutes à la notion de mutabilité et la fondent en essence. Nous allons donc nous efforcer d'en esquisser les propriétés majeures et tenter de distinguer les modes fonctionnels propres à chacun de ces signes.

Le cycle mutable

Au premier stade du cycle mutable, les Gémeaux nous parlent de la prolifération de la création, de son foisonnement, de sa diversité. Mais c'est une prolifération encore brute, anarchique, qui est plus de l'ordre du jaillissement chaotique que de l'arrangement ordonné. A ce stade, les choses engendrées par la création sont perçues, saisies et nommées, elles commence à exister conceptuellement et en tant qu'objets manipulables dans la dimension de l'esprit. Dieu octroit aux hommes le droit de nommer les choses et les êtres, ils doivent apprendre à en tirer parti et s'en réjouir. C'est l'ordre de l'Information.

Le second stade du cycle mutable se manifeste dans le signe de la Vierge. C'est ici que s'opère la discrimination, le tri et le classement de la matière intelligible produite dans le signe précédent. Durant ce processus, les concepts et les choses nommées aux Gémeaux s'organisent en catégories, en classe, en phylum, en genre, etc. Le principe d'ordre apparaît pour que puisse s'établir des liens et des relations morphologiques, sémantiques, pragmatiques entre ces concepts. C'est l'ordre du Savoir.

Au troisième stade de cette valse, celui du Sagittaire, les concepts et les classes produits aux Gémeaux et à la Vierge augmentent leurs niveaux de signification en cherchant l'interrelation sémiologique, symbolique, herméneutique. La parole trouve sa dynamique sur le plan matériel et socio-culturel : textes, récits et discours fondent " l'être-ensemble " de l'homme. Le langage peut, à l'occasion, devenir instrument de création métamorphique : le Verbe se fait Chair, tel l' " Abracadabra " des magiciens qui fait surgir des lapins d'un chapeau. C'est le sens de notre " Ainsi-soit-il " biblique, qui exprime identiquement l'influence génésique et mutatoire du Logos sur la matière. C'est l'ordre de la Connaissance.

Aux Poissons, dernier stade de la croix mutable, nous passons à un mode alinguistique de connaissance. Les mots, les définitions, les relations épistémologiques deviennent instruments de transcendance en dépassant leur simple intelligibilité rationnelle pour acquérir une intelligibilité émotionnelle. Ils deviennent pure poiesis, images ou archétypes à partir desquels se nourrit l'inconscient collectif. A ce niveau, la parole n'est pas proférée pour nommer, organiser ou relier les choses. Elle est puissance énergétique permettant de communiquer avec l'âme, incantation, prière, communion spirituelle. La parole vibrante se transforme en un silence chargé de sens et d'intention qui éveille ainsi l'être à la dimension véritablement unitive de l'Univers. C'est l'ordre de la Conscience